Le 31 mai au soir, trois membres des AFPS 85-44-72 ont témoigné sur les objectifs de cette mission, leurs rencontres avec les réfugiés palestiniens, leurs échanges avec les ONG, les comités populaires palestiniens, les partis politiques et quelques relations de l’AFPS au Liban.
Il s’agissait pour eux aussi de mieux de comprendre la situation politique au Liban qui a subi les dernières décennies des affrontements inter-communautaires très violents et de multiples agressions israéliennes extrêmement meurtrières et qui voit depuis la guerre en Syrie affluer des nouveaux réfugiés.
Accompagnés par des ONG connues de l’AFPS, ils ont été reçus dans quatre camps de réfugiés sur les douze que compte le Liban et dans lesquels vivent 62 % des réfugiés palestiniens du Liban.
Les Palestiniens ont été les premiers à se réfugier dans la région, entre 1947 et 1948. Ils sont près de 400 000 à vivre encore dans des camps. Depuis 5 ans, 70 000 Palestiniens vivant en Syrie et 1,5 million de Syriens sont arrivés. Le Liban est le pays où le nombre de réfugiés par habitant est le plus élevé de la planète. Sur un pays équivalent au département de la Gironde et 4,5 millions de Libanais : ce n’est pas sans poser la question sur l’équilibre fragile de l’économie libanaise et sur l’intégration des réfugiés palestiniens qui sont marginalisés.
C’est sur ce contexte et sur la précarité des réfugiés palestiniens que les participants à la mission AFPS ont insisté. Le travail qualifié est inaccessible pour les Palestiniens. Et le travail illégal se répand, tout comme la corruption dans toute la société. Mais, c’est l’accès à la santé qui pose le plus de problèmes. Les maladies graves ne sont pas prises en charge. L’UNRWRA, l’organisme Onusien qui finance les actions humanitaires des camps de réfugiés, doit faire face à des coupes budgétaires. La surpopulation dans des camps n’est pas sans poser des problèmes. Les habitations sont sommaires, parfois insalubres. Elles coûtent cher. Les coupures d’électricité fréquentes. Dans le camp de Chatila à Beyrouth, les réfugiés s’entassent sur 1/2 km2.
Face à ces difficultés, des associations sont nées dans les camps pour structurer leurs revendications, mener des campagnes d’information auprès des femmes et des enfants et apporter un soutien dans l’éducation, la santé.
Au travers cette soirée, la question du droit au retour des Palestiniens voté le 11 décembre 1948 par l’assemblée générale de l’ONU (résolution 194) a été rappelée. Les Palestiniens la revendiquent. Le 15 mai dernier, ils commémoraient la Nakba et dénonçaient les 70 années d’occupation de la Palestine.
Une cinquantaine de personnes ont participé à la soirée et Gisèle et Rima, deux Libanaises vivant en France ont également témoigné sur la situation au Liban. Sujet compliqué, mais passionnant pour les participants aux échanges.